Salut à tous,
Il faut savoir que le printemps au Saguenay-Lac-St-Jean, au mois d`avril, n`est généralement pas de tout repos, étant très instable, avec une neige qui tarde à disparaître, un sol qui est encore partiellement gelé en profondeur, ou bien avec un départ hâtif mais de courte durée, nous laissant déçu encore une fois...
Donc, en ce 23 avril, 1983, me voilà prêt pour un premier vrai travail sur mon nouveau terrain, ayant planifié une série de travaux composés surtout de plantations de quelques arbres et arbustes fruitiers commandés de pépinières,ainsi que de semis partis l`été précédent. J`avais emprunté une petite remorque de mon frère, y inclure une brouette, un chevalet, des poteaux comme supports aux arbres, une sarcleuse manuelle, pelle et râteau, et même un petit lunch, car je prévoyais y passer une partie de la journée.
Rendu à quelques kilomètres de mon terrain, dans le rang St-Éloi, voilà qu`en plein milieu de la route, dans le bas d`une petite côte, une roue de la remorque se détache soudainement, prenant le bord d`un ravin, réussissant heureusement à pouvoir contrôler le camion. Je me range alors le plus près du bord de la route, et monte chez un résident situé en face, et téléphone à mon frère, lui expliquant ma mésaventure et lui demandant d`apporter quelques boulons de réserves. Je détache la remorque et monte en Suzuki chez un ami, Gilles Girard, demeurant tout près de mon terrain, lui revenant avec son camion et moi avec le mien, et à nous deux, on recherche la roue fautive dans le fossé, la réinstalle temporairement sur la remorque et la monte dans la cour du voisin d`en face afin de pouvoir libérer la route. Gilles embarque tout le matériel de la remorque dans son camion, puis on repart vers mon terrain où je décharge le tout, en remerciant évidemment mon ami de sa disponibilité et de son amabilité. Et en après-midi, mon frère reviendra chercher sa remorque.
Afin de rajouter du piquant dans ce début de journée mouvementée, voilà que je m`aperçois que je ne peux entrer sur mon terrain avec mon camion, car le sol est trop détrempé, et je dois alors faire de 5 à 6 voyages en brouette afin d`apporter tout mon matériel sur place, et comble de malheur, situé à quelques centaines de mètres plus haut... Remarquant soudainement que j`ai un pneu du camion qui est anormalement bas, je n`ai pas le choix de me rendre aux abords de la ville de Jonquière et d`arrêter au premier garage rencontré pour y faire faire la réparation qui, effectivement, était causée pas un petit clou dans le pneu.
Déjà 11h30, et encore aucun travail de fait sur mon terrain... Je replante quelques arbres dans la Pointe à Choupette, presqu`à la limite du terrain, mais le sol est encore trop gelé pour faire de même dans le milieu du terrain, et je dois tout simplement creuser de peine et de misère un trou assez profond pour y placer les racines des arbres et arbustes restants, et recouvrir le tout temporairement.de terre.
Il est près de 16 h, fourbu, les vêtements humides, car une petite pluie fine m`avait accompagné depuis quelques heures, affamé, car je n`avais pas eu le temps de déguster mon petit lunch, je décide donc de plier-bagages et de retourner à la maison, heureux tout de même de cette première journée, la tête toujours remplie de travaux à compléter dans les semaines à venir...
Pégé